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Coryphène commune

Coryphaena hippurus Linné

coryphène

Les noms du poisson

Les noms anciens

En Grèce, ce poisson était principalement nommé ἵππουρος [híppouros] (var. ἰππορεύς [hipporeús]) interprété classiquement « queue de cheval », de ἵππος [híppos] (eur. *ekwos, lat. equus, skr. aśva) et de οὐρά [ourá] « queue » (< *ὀρσά, cp. vieil-irl. err « queue »).

Force est cependant de constater que cela ne fait guère de sens, le poisson n'ayant guère l'apparence d'un queue de cheval ! Plus vraisemblable est un autre οὗρος [hoũros] « gardien, protecteur », un terme lié au verbe ὁράω [horáō] « regarder », d'un thème eurindien *ser-w- le sens particulier étant corroboré par le participe mycénien oromeno « veillant sur [du bétail] », l'avestique pasuš-haurva « qui garde le bétail » et le latin seruāre « préserver, garder » (voir les dérivés français : conserver, observer, préserver). Reste à déterminer quel est ce cheval que le poisson surveillerait.

La clef du mystère est peut-être dans un passage d'Oppien qui précise que le coryphène aime à se rassembler auprès des bois flottants d'un naufrage et qu'il est, pour cette raison, pêché à la ligne au voisinage de fagots de roseaux qu'on a installés pour l'attirer. Une technique de pêche qui, à la différence que le poisson y est pris au filet, est encore aujourd'hui pratiquée à Malte sous le nom de kannizzati (qui désigne les leurres flottants) et au cours de laquelle des poissons pilotes sont également capturés. Plusieurs hypothèses se présentent alors :
- le coryphène, comme le pilote, serait un commensal de gros animaux marins (il est répandu dans le monde entier et son nom anglais est dolphin fish) ;
- il serait attiré par l'odeur du bois flotté et on se souviendra qu'Homère utilisait l'expresion « chevaux de mer » (ἁλὸς ἵπποι) pour désigner les navires qui courent sur les flots …


Un autre nom grec attesté est κορύφαινα [korúphaina], un mot qui, pour Chantraine, appartiendrait à la famille de κορυφή [koruphḗ] « sommet, extrémité », au figuré « la somme, l'essentiel, le meilleur », mais que je préfère considérer comme un composé de κόρυς [kórus] « casque » et d'un *φαῖνα [phaĩna] issu de *φάν-yα, thème eurindien *bh(e)h₂-n- « éclairer, briller » (grec φαίνω « apparaître », skr. bhānu « lumière, éclat », arm. banam « je découvre »). Le nom, signifiant ainsi « au casque brillant », serait tout-à-fait justifié par les reflets dorés du crâne des mâles adultes.


Taxinomie

Coryphaena est un des deux noms grecs.

hippurus est l'autre nom grec.


La lampuge


Le reliquat


Les recettes

Cartocci maltesi (en italien)