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Murène

Muraena helena Linné

murène

Les noms du poisson

Les noms anciens

Le nom grec du poisson était μύραινα [múraina] ou quelquefois σμύραινα [smúraina], dans les deux cas avec un long. C'est un féminin de forme parallèle à λέαινα « lionne » (de λέων, « lion ») mais il n'y a pas de masculin sûr. Le μῦρος [mûros] qu'Aristote considérait comme le mâle du poisson serait une autre espèce (Muraenophis unicolor, de couleur pâle) et la glose d'Hésychius : « μύραινος· ἡ μύραινα ἀρσενικῶς » [múrainos : la murène mâle] semble une formation secondaire.

Soit qu'on considère la chair onctueuse de la murène, soit qu'on se souvienne que les Grecs, très friands de ce poisson, le mettaient à engraisser dans des viviers, on en a rapproché le nom de μύρον [múron] « huile parfumée, onguent » d'après une racine *smer- « gras » (all. Schmer « graisse », irl. smiur « moelle »).

Le latin a très tôt (fin du iiie siècle av.n.è.) emprunté le mot sous la forme mūrēna (graphie hellénisante mūraena) et on en connaît aussi un diminutif, mūrēnula.


Taxinomie

Muraene est le nom latin.

helena reste mystérieux. Une référence à Hélène de Troie n'a aucune justification dans le mythe et, d'ailleurs, si le poisson est effectivement très beau, sa réputation de voracité et d'agressivité s'applique mal à l'héroïne grecque qui, si elle fut la cause objective de la perte de tant de héros, ne le fut pas de sa propre volonté. Il arrivait à Linné, quand le nom de genre était issu d'un nom commun, d'honorer dans le nom d'espèce un collègue, un disciple ou un parent. Mais la seule Helena attestée dans l'entourage de Linné est une Helena Lallerman, mère de Anna Helena Osander, belle-sœur du naturaliste, et je n'ai pu trouver aucune information sur des rapports conflictuels qu'il aurait pu entretenir avec elle …


Les noms hérités

Dans leur grande majorité, les noms actuels du poisson sont issus de la forme gréco-latine, soit par évolution, soit par emprunt :


L'apparence et la méchanceté


Le reliquat